OSTÉOPATHIE ET TRAITEMENT DE LA DOULEUR

L’ostéopathe, un spécialiste de la biomécanique humaine, identifie les causes de la douleur par un questionnaire détaillé et un examen physique approfondi. L’examen physique permet d’identifier des causes de la douleur par l’observation de la posture et des fonctions de la vie quotidienne, de la mobilité des segments douloureux, des fonctions neurologiques. La palpation des segments douloureux et environnants complète l’examen physique par l’identification de restrictions subtiles de la mobilité, une texture anormale des tissus et une douleur associée.

Le traitement ostéopathique se produit par l’utilisation de différentes familles de techniques manuelles appropriées à la condition de chaque patient. Le traitement manuel ostéopathique rétablit la mobilité des os et des articulations, de certains organes, et la souplesse des muscles et leur fascia (enveloppes), éliminant du même coup les réflexes nociceptifs et la douleur.

En définitive, l’ostéopathe rétablit la mobilité optimale des différentes parties du corps, et du même coup permet des échanges sanguins, lymphatiques et neurologiques optimaux et de laisser fonctionner les différents mécanismes homéostasiques de défense naturelle du corps, ouvrant la voie au soulagement de la douleur et à la santé.

L’ÉVALUATION DE LA DOULEUR

La douleur est une expérience personnelle et subjective. Seul le patient peut mesurer sa douleur. Pour le clinicien, la douleur est d’abord le symptôme associé à une lésion ou affection (Marchand, 2009). Elle est souvent la raison de consultation primaire (Goodman, Snyder, 2007). La mesure de la douleur prend une place importante dans le processus d’évaluation du professionnel de la santé, de la visite initiale au congé de traitement. La reconnaissance des patrons usuels de douleurs est un art et une science que seul un professionnel bien formé peut pratiquer de façon sécuritaire.

L’évaluation sert à établir un tableau global du patient, et ainsi mesurer la douleur le plus précisément possible. La mesure précise de la douleur a deux fonctions importantes : aider à diagnostiquer la cause probable de la douleur et suivre l’évolution de cette dernière (Marchand, 2009).  

Par un questionnaire détaillé, le professionnel du traitement de la douleur tente d’établir l’histoire de présentation de la douleur, les caractéristiques passées et actuelles de la douleur et de tout autre symptôme associé, l’historique des consultations et des traitements, pharmacologiques ou autres. L’état de santé général est aussi évalué pour éliminer toute cause systémique de douleur, ou référer à un autre professionnel.

Nos prochains articles : le traitement de la douleur en ostéopathie et le traitement de la douleur en physiothérapie.

 

jf Duranleau, pht, D.O.

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.

-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

Les douleurs d’origine musculo-squelettique et systémique : les drapeaux rouges./

Pour le professionnel de la santé, il est capital de différencier les douleurs nociceptives d’origine somatique (musculo-squelettiques) et viscérale qui peuvent parfois présenter des tableaux cliniques comparables (Marchand, 2009; Bergeron et al, 2009). En effet, la douleur d’origine viscérale peut être douleur maligne et nécessiter une référence à un médecin.

Le type de sensation que le patient utilise pour décrire la douleur peut signaler une pathologie d’origine systémique: la douleur est décrite comme des coups de couteaux, térébrante (qui perce ou perfore), en vagues, profonde. L’intensité de la douleur est à pleurer ou la pire jamais ressentie. Une douleur d’origine musculo-squelettique (somatique) est souvent décrite par une sensation de douleur profonde, sourde, une lourdeur, une crampe, une raideur. La douleur d’origine somatique est plus souvent  intermittente, soulagée par le repos ou un changement de posture (Magee, 1997).

Goodman & Snyder (2007) et Magee (1997) indiquent qu’une douleur d’origine systémique est identifiable par certains drapeaux rouges. Ces signes et symptômes pourraient indiquer une pathologie nécessitant examen médical immédiat :

  • La douleur ne varie pas avec le mouvement ou la médication, ou varie en relation avec d’autres facteurs, comme les repas, la miction, la défécation, l’effort physique, etc.
  • Douleur nocturne sévère.
  • Fièvre.
  • Diaphorèse (transpiration) inexplicable ou nocturne.
  • Nausées et vômissements.
  • Teint pâle.
  • Étourdissements, perte de conscience.
  • Fatigue inexplicable.
  • Perte de poids rapide et inexplicable.
  • Diarrhées, présence de sang dans les selles, ou selles noires (méléna).

Tout praticien de la santé compétent est formé pour détecter toute pathologie systémique et référer au médecin au besoin. Puisque la douleur est un signal d’alarme indiquant un problème de santé, il vaut mieux consulter un ostéopathe, un physiothérapeute, un acupuncteur ou un massothérapeute issu d’une école reconnue.

Consultez notre série d’articles sur la douleur ou les articles qui seront publiés prochainement.

jf Duranleau, pht, D.O.

BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.

-Magee, D. (1997). Orthopedic physical assessment, third edition. W. B. Saunders Company.   

-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

FACTEURS AGGRAVANT ET APAISANT LA DOULEUR

Le professionnel du traitement de la douleur doit identifier les facteurs faisant varier la douleur. Melzack (1975; dans Goodman et Snyder, 2008) identifie une quantité importante de facteurs aggravants et apaisants de la douleur:

  • Alcool
  • Stimulants
  • Manger
  • Chaud
  • Froid
  • Changements météorologiques
  • Massage
  • Pression
  • Aucun mouvement
  • Mouvement
  • Assis
  • Sommeil/repos
  • Se coucher
  • Divertissements
  • Uriner/déféquer
  • Stress/tension
  • Bruits forts
  • Aller au travail
  • Coït
  • Exercices modérés
  • Fatigue
  • Debout

Magee (1997) indique qu’en général, une douleur d’origine mécanique s’accroit au mouvement, mais soulagée par le repos. Par-contre, une douleur présente au repos et aggravée au début d’une activité, mais qui se résorbe graduellement pendant l’activité indique une inflammation aiguë. Alors, la douleur aiguë est constante et peut gêner le sommeil et entraîner la fatique lorqu’elle persiste.

Lorsqu’une douleur est plus importante au lever et accompagnée de raideur matinale qui se résorbe au mouvement, la douleur est le symptôme d’une inflammation chronique et d’oedème. Une douleur chronique est souvent associée à de multiples facteurs comme la fatigue ou certaines postures ou activités.

Une douleur associée à une hernie discale sera plus intense en se penchant vers l’avant et en position assise. Une douleur associée à une facette articulaire sera soulagée par la posture assise et la flexion avant. Une douleur d’origine viscérale ou osseuse sera peu ou pas soulagée par le repos ou le mouvement.

Consultez nos prochains articles, pour en savoir plus au sujet de la douleur.

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BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.

-Magee, D. (1997). Orthopedic physical assessment, third edition. W. B. Saunders Company.

Douleur et intensité.

L’intensité de douleur est une variable très importante de l’expérience douloureuse, et sa mesure est difficile à effectuer. En effet, la perception de l’intensité de la douleur est hautement subjective, et varie selon les races, la culture, le sexe. Une douleur pouvant être décrite comme modérée par un individu peut être quantifiée comme intolérable par une autre personne (Goodman et Snyder, 2008)..
Le professionnel de la santé doit mesurer la douleur avec constance et rigueur, en utilisant une échelle verbale, ordinale ou nominale, telle que décrite par Marchand (2008).

0 = nulle
1 = faible
2 = inconfortable
3 = forte
4 = sévère
5 = insupportable

La mesure initiale de l’intensité de la douleur permet d’établir le portrait clinique initial et de mesurer la progression de la douleur au cours du traitement.
Consultez nos prochains articles, pour en savoir plus au sujet de la douleur et de facteurs de variation de la douleur.

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BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES
-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.
-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

DOULEURS ET SENSATIONS DOULOUREUSES.

La douleur est une expérience personnelle et subjective pouvant être décrite par les mots. Il existe une multitude de qualificatifs pour décrire une sensation, particulièrement une sensation douloureuse. Le langage utilisé par le patient pour décrire et qualifier la sensation douloureuse permet au professionnel de la santé d’identifier plus aisément une source tissulaire ou une pathologie en cause relativement au motif de consultation.

En résumé, les auteurs (Bergeron et al, 2008; Goodman et Snyder, 2007; Magee, 1997) décrivent les sensations douloureuses correspondant à un tissu ou une lésion tissulaire. Par-exemple, une douleur musculaire sera plus souvent décrite comme une crampe, une raideur, ou une sensation sourde. Une douleur d’origine nerveuse sera plus souvent décrite comme brûlante, tranchante, en éclair.

Il appartient au professionnel de la santé de procéder à un questionnaire exhaustif pour établir un tableau complet du motif de consultation, incluant une description fidèle de l’expérience sensorielle douloureuse.

Consultez nos prochains articles pour en savoir plus au sujet des caractéristiques d’intensité de la douleur.

jf Duranleau, pht, D.O.

BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.

-Magee, D. (1997). Orthopedic physical assessment, third edition. W. B. Saunders Company.

Les douleurs locale, irradiante et référée

On distingue plusieurs types de douleurs selon sa localisation de la sensation douloureuse. Ainsi, une douleur peut être qualifiée de douleur locale, irradiée ou référée. La douleur locale est ressentie à l’endroit même où prend naissance une lésion tissulaire. Le patient peut pointer précisément l’endroit douloureux. La douleur locale indique qu’une blessure est probablement superficielle et peu sévère.

La douleur irradiée origine à un endroit précis, mais la lésion prend probablement naissance plus profondément, dans le système musculo-squelettique profond ou dans les viscères. La douleur irradiée, dermatogénique, est ressentie dans le territoire sensitif d’un nerf spinal ou d’un nerf périphérique. La sensation douloureuse irradiée est alors plus diffuse que la douleur locale.

La douleur référée est une douleur ressentie à distance du foyer local de lésion, pouvant s’accompagner d’autres symptômes neurologiques, comme une hypoesthésie (engourdissements) ou une anesthésie, des paresthésies (sensations anormales, comme des picotements, des fourmillements, des chocs électriques), ou de dysesthésie. La douleur référée, dite sclérogénique, résulte d’une convergence des informations afférentes somatiques et viscérales d’un même segment embryonnaire (sclérotome).

La hernie discale est un bon exemple de douleur qui implique fréquemment une douleur locale, irradiée et référée. Sans conflit avec les éléments nerveux, la lésion discale, profondément située au niveau du rachis, provoque des douleurs locales et irradiée. Dans le cas où la hernie discale entre en conflit avec une racine nerveuse, la moelle épinière ou la queue de cheval, une douleur référée et d’autres symptômes accompagnés sont provoqués par la hernie du disque intervertébral.

Consultez le prochain article pour en savoir plus sur les types de douleurs et les sensations douloureuses.

jf Duranleau, Physiothérapeute et ostéopathe douleur

 

 

 

 

 

jf Duranleau, pht, D.O.

 

BIBLIOGRAPHIE

-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

LES DOULEURS AIGUË, CHRONIQUE ET MALIGNE.

Plusieurs grandes classifications de la douleur existent. Classiquement, on distingue les douleurs aigüe, chronique et maligne.

Marchand (2009) note que la distinction entre la douleur aiguë et la douleur chronique est indispensable. Cependant, la démarcation temporelle qui nous permet de qualifier une douleur varie selon les auteurs.

En général, Bergeron et collaborateurs (2008) note qu’on qualifie comme étant aiguë une douleur lorsque ressentie depuis moins de 3 mois. La douleur aiguë, habituellement transitoire, persiste de quelques secondes à quelques semaines. D’apparition récente, elle est l’expression d’une lésion ou le symptôme d’une affection, une sorte d’alarme de l’organisme pour le protéger face à un problème. Lorsque la menace disparaît et que la douleur se prolonge au-delà du délai normal de guérison, soit plus de 3 à 6 mois, elle devient chronique. Habituellement, une douleur se perpétue sous l’influence de multiples facteurs. On nomme aussi douleur chronique non cancéreuse une douleur persistante.

La douleur maligne ou cancéreuse survient dans les cas de néoplasie ou de son traitement (Bergeron et al, 2008).

Qu’une douleur soit aiguë ou chronique, il est préférable d’envisager une consultation professionnelle visant à établir un diagnostique et un traitement adéquats, pour s’assurer d’une évolution favorable à la poursuite des activités de la vie quotidienne et professionnelles. Bergeron et collaborateurs (2009) notent que lorsqu’une douleur devient chronique, le traitement nécessite souvent une collaboration interdisciplinaire.

Consultez le prochain article pour en savoir plus sur les types de douleurs: les douleurs locale, irrandiante et référée.

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BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

Classifications et caractéristiques de la douleur.

Pour le clinicien, la douleur est d’abord un symptôme, l’indice d’une pathologie. Pour venir en aide efficacement à son patient à rétablir sa santé, le professionnel doit évaluer la douleur en étroite collaboration avec le patient (Marchand, 2009), et établir précisément le tableau de l’expérience douloureuse.

Plusieurs grandes classifications de la douleur existent. Classiquement, plusieurs auteurs (Bergeron et collaborateurs, 2008; Goodman et Syder, 2007; Marchand, 2009) présentent une classification mécanistique de la douleur, permettant d’identifier la  source tissulaire de douleur. Goodman et Snyder (2007) décrivent les caractéristiques de la douleur en termes similaires et pratiques d’un point de vue clinique, selon l’historique de la douleur, la localisation, la description, l’intensité, la fréquence et durée, les facteurs aggravants et apaisants, et d’autres symptômes associés.

Classiquement, on distingue trois grandes catégories de douleurs : aiguë, chronique et maligne (Bergeron et al, 2008).

Consultez articles publiés antérieurement ou nos prochains articles pour en savoir plus.

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BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.

-Marchand, S. (2009). Le phénomène de la douleur. Chenelière. 2ième édition.

DOULEUR ET SANTÉ.

Douleur et santé ne vont pas de pair. Selon Bergeron et collaborateurs (2009), toute douleur chronique ayant pour conséquence une limitation la fonction physique, la fonction psychosociale, les activités de la vie quotidienne constitue un problème de santé majeur. Ces mêmes auteurs soulignent qu’il est fréquent que la douleur soit disproportionnée en intensité, en durée, et en répercussions lorsqu’elle est comparée à la douleur aiguë initiale. En plus de la pression artérielle, de la température, de la respiration, du pouls, la douleur pourrait être considérée comme le 5ième signe vital, démontrant l’importance de la douleur dans le tableau de santé globale d’une personne. Pour la médecine moderne, la douleur chronique est un symptôme, et peut aussi être considérée comme une maladie. Le traitement de la douleur requiert souvent une intervention interdisciplinaire.

Le traitement de la douleur et la prévention de récurrence d’épisodes douloureux fait partie du rôle du praticien de la santé de première ligne (Goodman et Snyder, 2007). La prise en charge par une équipe interdisciplinaire est la meilleure option d’intervention (Bergeron et al, 2008). De plus, tout professionnel para-médical est formé pour identifier toute pathologie médicale qui nécessite l’intervention d’un médecin, et devra référer tout patient au besoin.

Consultez nos prochains articles pour en savoir plus au sujet des caractéristiques de la douleur.

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BIBLIOGRAPHIE ET RÉFÉRENCES

-Bergeron, Y, Fortin, L, Leclaire, R, (2008). Pathologie Médicale de l’Appareil Locomoteur (2ième édition). Édisem.

-Goodman, C, Snyder, K. (2007). Differential Diagnosis for Physical Therapists: Screening for Referral. Saunders.