Le mal de cou, ou cervicalgie, est un trouble musculosquelettique fréquent (1). Il est crucial de comprendre ses causes et les stratégies de prise en charge pour un soulagement rapide et durable. Ce guide pratique vous offre des clés basées sur des évidences scientifiques pour gérer efficacement cette douleur.
Causes du Mal de Cou et Diagnostic Différentiel
La majorité des douleurs cervicales aiguës sont d’origine mécanique. Elles sont souvent causées par des tensions musculaires ou des entorses ligamentaires (2). Les mauvaises postures prolongées sont des facteurs favorisants (cervicalgies posturales). En effet, le travail sédentaire est un facteur de risque bien établi de la douleur au cou (1). De plus, le stress peut aggraver les tensions musculaires dans cette région (3).
Néanmoins, il est essentiel de considérer le diagnostic différentiel pour exclure des causes moins fréquentes, mais potentiellement graves. Chez les personnes plus âgées, l’arthrose cervicale (spondylose) est fréquente. Elle provoque raideur matinale et mobilité réduite (1). Une douleur irradiant dans le bras, avec engourdissements ou faiblesse (radiculopathie), peut indiquer une hernie discale ou une compression nerveuse (4). Par conséquent, il est primordial d’évaluer la nature de la douleur et les symptômes associés pour une classification clinique adéquate (1).
Auto-gestion de la Douleur à la Maison
Dans les cas de cervicalgie bénigne, l’auto-gestion joue un rôle central pour le soulagement à domicile.
- Maintenir l’Activité : Il est essentiel de reprendre les activités normales non provocatrices de douleur le plus tôt possible (1).
- Posture et Exercices : Les cliniciens recommandent d’effectuer des exercices posturaux et de mobilité pour diminuer la douleur et augmenter l’amplitude de mouvement (1). L’adoption d’une posture correcte est conseillée, surtout en position assise (5). Des ajustements ergonomiques au poste de travail sont souvent nécessaires.
- Soulagement Symptomatique : L’application de chaleur ou de froid peut apporter un soulagement. En cas de douleur aiguë, appliquez le froid en premier. CLIQUEZ ICI GUIDE PRATIQUE: GLACE OU CHALEUR. Certaines études suggèrent aussi l’efficacité de l’acupuncture à court terme pour réduire la douleur (5).
- Posture de sommeil et literie : Pendant le sommeil, l’oreiller doit supporter la tête et combler tout le vide entre l’épaule et le matelas, de façon à ce que la tête et le cou doivent se trouvent dans le prolongement de la colonne vertébrale [4]. Dans le cas d’arthrose ou de hernie discale aiguë, le maintien d’une posture en semi-flexion de 25-30 degrés peut soulager la douleur et faciliter le sommeil. En général, on devrait éviter de dormir sur le ventre.
Quand Consulter un Professionnel
Si la majorité des douleurs au cou disparaissent rapidement, certains signes exigent une consultation immédiate (médecin, physiothérapeute) (6). Consultez sans délai si :
- Vous avez subi un traumatisme violent ou un choc à la tête (accident d’auto à haute vitesse, plongeon avec choc axial, collision de vélo, etc), et à plus forte raison si vous êtes âgé de plus de 65 ans (7).
- La douleur est sévère, constante et s’aggrave progressivement pendant plus de 48 heures.
- Vous présentez des signes et symptômes neurologiques : perte de force ou de sensibilité dans les bras, engourdissements, ou difficultés à la marche (4, 6, 7).
- La douleur s’accompagne de symptômes systémiques : fièvre, sueurs nocturnes ou perte de poids inexpliquée (6).
Par ailleurs, si la douleur persiste plus de quelques jours sans amélioration malgré les mesures d’auto-gestion, une évaluation est recommandée. Elle permettra d’obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement adapté (1). Le retour aux activités est souvent accompagné d’exercices spécifiques prescrits par un professionnel (1).
Mise-en-Garde
Les informations contenues dans ce texte sont à titre informatif uniquement. Elles ne doivent en aucun cas remplacer l’avis ou la consultation d’un professionnel de la santé qualifié. En cas de doute ou de symptômes graves, consultez sans tarder.
Références Scientifiques
- Blanpied, P. R., et al. (2017). Neck Pain: Revision 2017: Clinical Practice Guidelines Linked to the International Classification of Functioning, Disability and Health From the Orthopaedic Section of the American Physical Therapy Association. J Orthop Sports Phys Ther. DOI: 10.2519/jospt.2017.0302
- Kazeminasab, S., et al. (2022). Neck pain: global epidemiology, trends and risk factors. BMC Musculoskelet Disord. DOI: 10.1186/s12891-021-04957-4.
- Binder AI. Neck pain. BMJ Clin Evid. 2008 Aug 4;2008:1103. CLIQUEZ ICI
- Cohen, S. P. (2015). Epidemiology, Diagnosis, and Treatment of Neck Pain. Mayo Clinic Proceedings. DOI: 10.1016/j.mayocp.2014.09.008
- Bussières, A., et al. (2021). Non-invasive interventions for neck pain: an overview of clinical practice guidelines. Cochrane Database of Systematic Reviews. DOI 10.1007/s00586-008-0631-z
- Stiell IG, et al.. The Canadian C-spine rule for radiography in alert and stable trauma patients. JAMA. 2001 Oct 17;286(15):1841-8. doi: 10.1001/jama.286.15.1841. PMID: 11597285. DOI: 10.1001/jama.286.15.1841
- Punt, E. J., et al. (2017). Red flags in neck pain: A narrative review. Journal of Back and Musculoskeletal Rehabilitation. DOI: 10.3233/BMR-169601