Capsulite et ostéopathie

L’ostéopathie pour le traitement de la capsulite de l’épaule

Une vision globale et holistique

L’ostéopathie aborde la capsulite de l’épaule (épaule gelée) avec une approche holistique, fondée sur le principe que le corps est une unité fonctionnelle et possède des capacités d’auto-guérison. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’articulation douloureuse, l’ostéopathe vise à restaurer la fonction de l’ensemble des structures qui influencent la mécanique de l’épaule, incluant les sphères musculosquelettique, viscérale et crânienne [1].

L’évaluation : au-delà de l’épaule

L’intervention ostéopathique commence par une évaluation complète pour identifier les dysfonctions somatiques pertinentes. L’ostéopathe ne se limite pas à examiner l’épaule, mais il évalue également la mobilité de la colonne cervicale et dorsale, la cage thoracique, et les structures environnantes, car des restrictions dans ces zones peuvent altérer la biomécanique de l’épaule et entretenir la pathologie [1].

Le traitement : des techniques manuelles variées

Le traitement fait appel à une variété de techniques manuelles douces, toujours adaptées à la condition du patient.

L’approche structurelle

L’ostéopathe utilise des mobilisations articulaires et des techniques de tissus mous (relâchement myofascial, techniques d’énergie musculaire) pour redonner du mouvement à l’épaule, aux vertèbres et aux côtes, et pour relâcher les tensions musculaires (coiffe des rotateurs, pectoraux, trapèzes) qui se sont installées en réaction à la douleur [1].

Des approches complémentaires : le viscéral et le crânien

L’ostéopathie ne s’arrête pas aux articulations et aux muscles.

  • L’approche viscérale : Des tensions au niveau du diaphragme thoracique peuvent irriter le nerf phrénique. Ce nerf, qui prend son origine au niveau des cervicales (C3-C5), partage les mêmes racines nerveuses que certains nerfs de l’épaule. Une irritation peut donc créer ou entretenir une douleur référée à l’épaule. Des manipulations viscérales douces visent à relâcher ces tensions fasciales pour diminuer ces irritations nerveuses [3]. [Image du trajet du nerf phrénique]
  • L’approche crânienne : Les techniques crâniennes sont des manipulations très subtiles qui visent à influencer le système nerveux autonome. Une revue systématique a montré que ces techniques peuvent avoir des effets thérapeutiques, notamment sur la régulation de la douleur et de l’inflammation. En favorisant un état de relaxation, cette approche peut aider à moduler la perception de la douleur et créer un environnement plus propice à la guérison [2].

Les objectifs du traitement ostéopathique

L’objectif de ces interventions est de réduire les contraintes sur l’articulation de l’épaule, qu’elles soient d’origine articulaire, musculaire, neurologique ou viscérale. En améliorant la circulation, en diminuant les irritations nerveuses et en équilibrant le système nerveux, l’ostéopathie cherche à restaurer la capacité innée du corps à s’auto-réguler et à guérir [1].

Cette approche globale s’intègre parfaitement dans un plan de traitement multidisciplinaire, en complément de la physiothérapie et du suivi médical.

Mise en garde

Les informations fournies dans ce texte sont à titre informatif seulement et ne remplacent en aucun cas un avis, un diagnostic ou un traitement médical professionnel. Il est impératif de toujours consulter un médecin ou un autre professionnel de la santé qualifié pour toute question concernant une condition médicale. Cliquez ici pour connaître un ostéopathe qualifié.

Références

[1] Sh T, Nguyen M. (2024). The Function of Osteopathic Medicine in the Treatment of Adhesive Capsulitis. StatPearls Publishing. doi: 10.7759/cureus.27640

[2] Cerritelli, F., et al. (2015). Therapeutic effects of cranial osteopathic manipulative medicine: a systematic review. Journal of the American Osteopathic Association, 115(12), 754-765. DOI : https://doi.org/10.7556/jaoa.2015.150

[3] Bordoni, B., & Zanier, E. (2013). The continuity of the body: hypothesis of treatment of the five diaphragms. Journal of Alternative and Complementary Medicine, 19(11), 861-865. DOI: 10.1089/acm.2013.0211