La fasciite plantaire est une cause fréquente de douleur au talon, généralement associée à une blessure de surutilisation de la fascia plantaire. Cette dernière est une bande de tissu conjonctif épaisse et non extensible qui s’étend du calcanéum (os du talon) jusqu’aux orteils. Son rôle est de maintenir l’arche du pied, d’absorber les chocs et de stabiliser le pied durant la marche.
Fasciite vs Fasciopathie plantaire
Initialement, le terme fasciite plantaire était utilisé pour décrire un processus inflammatoire (indiqué par le suffixe « -ite ») du fascia. Cependant, des recherches récentes ont montré que les caractéristiques pathologiques de cette condition sont principalement dues à une dégénérescence du collagène plutôt qu’à une inflammation (1, 2). C’est pourquoi le terme fasciopathie plantaire est maintenant considéré comme plus précis, car il reflète cette dégénérescence tissulaire sans inflammation. De plus, une étude récente a révélé que la présence d’un œdème n’est pas constante dans tous les cas, ce qui renforce l’idée qu’il ne s’agit pas d’un simple processus inflammatoire (3).
Causes, signes et symptômes
Cette pathologie est souvent le résultat de microtraumatismes répétitifs sur le fascia plantaire. L’un des symptômes les plus caractéristiques est une douleur vive au talon, souvent décrite comme une sensation de « poignard », particulièrement intense lors des premiers pas le matin ou après une période de repos. La douleur peut également être ressentie après une activité physique et s’intensifie avec l’augmentation de la sollicitation.
Facteurs de risque
Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer une fasciite plantaire, notamment :
- L’obésité et un indice de masse corporelle (IMC) élevé qui augmentent la pression sur le fascia.
- La biomécanique du pied inadéquate, comme les pieds plats (surpronation) ou les pieds à arche haute (supination), qui affecte la répartition du poids et des chocs.
- Les mauvaises chaussures, en particulier celles qui n’offrent pas un soutien suffisant de la voûte plantaire ou un amortissement adéquat.
- Une augmentation soudaine de l’activité physique ou la pratique de sports qui impliquent des impacts répétés, comme la course à pied.
- Le vieillissement, qui peut entraîner une diminution de l’élasticité du fascia et des autres tissus mous du pied (4).
Traitement et approches thérapeutiques
Le traitement vise à réduire la douleur et à favoriser la guérison. Un aspect clé est de réduire les sollicitations sur le fascia, notamment par le repos et l’utilisation d’orthèses plantaires.
- La physiothérapie joue un rôle crucial en proposant des exercices d’étirement et de renforcement pour le mollet et le fascia, en plus d’utiliser des techniques de mobilisation. Des directives cliniques récentes (5) recommandent fortement l’utilisation de la thérapie manuelle et d’étirements pour la prise en charge de la fasciite plantaire.
- L’ostéopathie se concentre sur l’ensemble de la chaîne cinétique. L’ostéopathe cherche à identifier et à corriger les déséquilibres mécaniques qui pourraient contribuer à la surcharge du pied, en agissant sur le bassin, le genou et la cheville.
- La massothérapie peut aider à relâcher les tensions dans le fascia plantaire et les muscles du mollet, ce qui diminue la pression sur le talon. Les techniques de massage profond peuvent ainsi améliorer la circulation sanguine et la souplesse.
- L’acupuncture est une autre option pour gérer la douleur. L’insertion d’aiguilles fines à des points précis peut stimuler la production d’endorphines, réduisant ainsi la perception de la douleur et favorisant la relaxation musculaire (6).
Mise en garde
Les informations contenues dans ce texte sont fournies à titre informatif uniquement et ne doivent pas se substituer à un avis, un diagnostic ou un traitement médical professionnel. Il est essentiel de consulter un professionnel de la santé qualifié pour toute question ou préoccupation concernant votre état de santé.
Références scientifiques :
(1) J. T. Lemont et al. (2006). « Plantar Fasciitis: A Degenerative Process (Fasciosis) Without Inflammation ». Journal of the American Podiatric Medical Association. https://doi.org/10.7547/0940348 (2) S. M. Tu et al. (2014). « Etiological Classification of Plantar Fasciitis: a Review of the Current Literature ». The Journal of Foot and Ankle Surgery. https://doi.org/10.1053/j.jfas.2014.07.008 (3) L. K. Ramey et al. (2019). « The Absence of Edema on MRI in Patients with Chronic Plantar Fasciitis ». Journal of Magnetic Resonance Imaging. https://doi.org/10.1002/jmri.26767(4) A. C. Cook et al. (2020). « Plantar Fasciitis Risk Factors: A Systematic Review of the Literature ». Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons. https://doi.org/10.5435/JAAOS-D-19-00623 (5) T. A. Koc Jr. et al. (2023). « Heel Pain – Plantar Fasciitis: Revision 2023 ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy. https://doi.org/10.2519/jospt.2023.0303 (6) X. H. Ma et al. (2018). « Efficacy of acupuncture for chronic plantar fasciitis: a systematic review and meta-analysis ». Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine. https://doi.org/10.1155/2018/2658931

Traitement fasciite Plantaire