Qu’est-ce qu’une Déchirure de la Coiffe des Rotateurs ?

La coiffe des rotateurs est un ensemble essentiel de quatre tendons et muscles entourant l’articulation de l’épaule. Elle assure la stabilité et permet une large gamme de mouvements, notamment la rotation et l’élévation du bras [7]. Une déchirure de la coiffe des rotateurs correspond à une lésion d’un ou plusieurs de ces tendons [8]. Ces lésions peuvent être partielles (incomplètes) ou complètes (transfixiantes), affectant ainsi la fonctionnalité de l’épaule [10]. De plus, cette affection est une cause fréquente de douleur à l’épaule et de handicap de l’épaule dans la population générale [3].

Causes et Classification des Déchirures

Les déchirures peuvent être classées selon leur origine, qu’elles soient primaires ou secondaires.

Les déchirures sont dites primaires lorsqu’elles résultent principalement d’une dégénérescence intrinsèque du tendon, souvent liée au vieillissement et à l’usure progressive. Elles se manifestent sans un traumatisme majeur et sont la cause déchirure la plus courante chez les personnes âgées [5]. Cette usure est parfois aggravée par une mauvaise irrigation sanguine du tendon.

Par contraste, les déchirures peuvent être classées comme secondaires lorsqu’elles découlent d’un facteur extrinsèque, tel qu’un conflit mécanique chronique ou une sursollicitation. Par exemple, un rétrécissement de l’espace sous-acromial peut provoquer un frottement, menant à l’usure du tendon [7]. D’autres déchirures sont simplement dues à un traumatisme aigu, comme une chute ou un mouvement brusque, et sont alors qualifiées de traumatiques [5].

Facteurs de Risques Détaillés

Les facteurs de risque augmentent la probabilité de développer une pathologie de la coiffe des rotateurs, qu’elle soit d’origine dégénérative ou traumatique.

  • Âge : L’âge est le facteur de risque le plus significatif. La prévalence des déchirures augmente considérablement après 40 ans en raison de la dégénérescence naturelle des tendons, rendant la coiffe plus vulnérable [8].
  • Tabagisme : Le fait de fumer est fortement associé à une mauvaise santé des tendons et à la dysfonction de l’épaule. La nicotine et d’autres substances peuvent nuire à la circulation sanguine et au processus de guérison, prédisposant ainsi à la pathologie de la coiffe des rotateurs [2].
  • Consommation d’alcool : Une consommation excessive d’alcool est rapportée comme un facteur de risque potentiel de déchirure, bien que le mécanisme précis soit encore à l’étude [9].
  • Mouvements Répétitifs et Surcharges : Les activités professionnelles ou sportives (comme le lancer) impliquant des mouvements répétitifs de l’épaule au-dessus de la tête peuvent entraîner un stress chronique sur les tendons, contribuant aux déchirures secondaires (conflit, microtraumatismes) [7].
  • Traumatisme Aigu : Une chute sur le bras ou l’épaule, ou un effort de levage soudain et important, est une cause déchirure directe, particulièrement pour les déchirures complètes [5].
  • Anatomie de l’Acromion : Certaines formes d’acromion (partie de l’omoplate recouvrant l’articulation) peuvent réduire l’espace sous-acromial, augmentant le frottement et l’usure des tendons (conflit secondaire) [7].
  • Pathologies Associées : D’autres conditions, telles que le diabète, peuvent altérer la qualité des tendons et leur capacité de guérison. De même, la présence d’une tendinite calcifiante ou d’une capsulite rétractile (épaule gelée) peut coexister et influencer la progression de la maladie de la coiffe des rotateurs.
  • Laxité de l’Épaule : Une hyperlaxité ou une instabilité de l’articulation gléno-humérale peut causer une translation anormale de la tête de l’humérus, créant un conflit et une usure prématurée des tendons (mécanisme extrinsèque secondaire).
  • Facteurs Génétiques : Bien que non cités dans les références fournies, des prédispositions génétiques peuvent influencer la qualité du collagène et la susceptibilité des tendons à la dégénérescence.

Signes et Symptômes de Déchirure Coiffe des Rotateurs 

Les signes et symptômes de déchirure de coiffe des rotateurs courants comprennent généralement :

  • Une douleur à l’épaule, souvent décrite comme sourde et profonde.
  • L’aggravation de la douleur lors de l’élévation ou de la rotation du bras [3].
  • La présence de faiblesse du bras, rendant difficiles des activités comme lever le bras ou transporter des objets [10].
  • Des difficultés à effectuer des activités quotidiennes, telles que s’habiller ou se coiffer.
  • Une douleur nocturne intense, particulièrement lorsque l’on dort sur l’épaule affectée, perturbant ainsi le sommeil [8].

Approches Thérapeutiques Non Chirurgicales

Le traitement des déchirures de coiffe des rotateurs est souvent non-chirurgical, surtout pour les déchirures dégénératives et certaines déchirures traumatiques [4]. En effet, les objectifs principaux sont de soulager la douleur, de restaurer la fonction et d’améliorer la force de l’épaule [3].

La Physiothérapie

La physiothérapie est considérée comme le pilier du traitement conservateur [3]. Elle vise à renforcer les muscles de la coiffe des rotateurs et les muscles stabilisateurs de l’omoplate. Ainsi, elle contribue à améliorer la biomécanique de l’épaule [7]. Les programmes d’exercices personnalisés sont essentiels pour la récupération fonctionnelle [4].

L’Ostéopathie

L’ostéopathie peut être utilisée en complément pour adresser les restrictions de mobilité et les tensions musculo-squelettiques associées aux déchirures de la coiffe des rotateurs, contribuant à une meilleure fonction globale de l’épaule et des structures adjacentes.

L’Acupuncture

L’acupuncture est parfois intégrée dans le plan de traitement pour la gestion de la douleur à l’épaule [1]. Cette approche, faisant partie des thérapies complémentaires, pourrait jouer un rôle pour améliorer le confort du patient.

La Massothérapie

La massothérapie pour l’épaule vise principalement à détendre les muscles tendus autour de l’épaule et du haut du dos, qui peuvent compenser la faiblesse due à la déchirure. Bien que son efficacité directe sur la guérison de la déchirure ne soit pas spécifiquement documentée par les références fournies, elle est utile pour la gestion des tensions musculaires et de la douleur associée [6].

Mise-en-Garde

Il est impératif de consulter un professionnel de la santé (médecin, physiothérapeute) pour obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement adapté. Le contenu de ce texte est purement informatif et ne remplace en aucun cas un avis médical professionnel. Pour consulter un physiothérapeute, cliquez ICI.

Références

  1. (2022). Shoulder Pain and the Potential Role of Acupuncture: A Narrative Review of Clinical Practice and Treatment Guidelines. Perspectives on Integrative Medicine, 1(1), 3-9. DOI: 10.56986/pim.2022.09.002
  2. Bishop, J. Y., et al. (2015). Smoking Predisposes to Rotator Cuff Pathology and Shoulder Dysfunction: A Systematic Review. Arthroscopy: The Journal of Arthroscopic and Related Surgery, 31(8), 1598-1605. DOI: 10.1016/j.arthro.2015.01.026
  3. Desmeules, F., et al. (2025). Rotator Cuff Tendinopathy Diagnosis, Nonsurgical Medical Care, and Rehabilitation: A Clinical Practice Guideline. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 55(4), 235-274. DOI: 10.2519/jospt.2025.13182
  4. Dickinson, R. N., & Kuhn, J. E. (2023). Nonoperative Treatment of Rotator Cuff Tears. Physical Medicine and Rehabilitation Clinics of North America, 34(2), 335-355. DOI: 10.1016/j.pmr.2022.12.002
  5. Dines, J. S., et al. (2021). Traumatic rotator cuff tears – Current concepts in diagnosis and management. Journal of Clinical Orthopaedics and Trauma, 18(1), 51-55. DOI: 10.1016/j.jcot.2021.04.013
  6. Kaux, J. F., et al. (2011). Current opinions on tendinopathy. Journal of Sports Science and Medicine, 10(2), 238-253.
  7. Lewis, J., et al. (2015). Rotator Cuff Tendinopathy: Navigating the Diagnosis-Management Conundrum. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 45(11), 923-937. DOI: 10.2519/jospt.2015.5941
  8. Mathiasen, R., & Hogrefe, C. (2018). Evaluation and Management of Rotator Cuff Tears: a Primary Care Perspective. Current Reviews in Musculoskeletal Medicine, 11(1), 72-76. DOI: 10.1007/s12178-018-9471-6
  9. Passaretti, D., et al. (2016). Association between alcohol consumption and rotator cuff tear. Acta Orthopaedica, 87(2), 165-168. DOI: 10.3109/17453674.2015.1119599
  10. Sambandam, S. N., et al. (2015). Rotator Cuff Tears: An Evidence Based Approach. World Journal of Orthopedics, 6(11), 902-918. DOI: 10.5312/wjo.v6.i11.902

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